Le dernier dimanche du mois, lorsque l’argent des prestations d’aide sociale touche à sa fin, plus de 250 personnes reçoivent un repas chaud et rassasiant dans la salle Fulford de la cathédrale Christ Church. Il y a d’autres soupes populaires à Montréal, mais ici, la façon dont on reçoit les invités fait toute la différence. Poignée de main à la porte, tables de style familial présidées par des « hôtes » bénévoles, couverts en porcelaine et en verre, on encourage aussi les convives à converser. Lorsque la salle est pleine, toute personne qui n’a pu être accueillie reçoit une boîte à lunch à emporter.

Les dîners du dernier dimanche du mois ont débuté sur le terrain de la cathédrale il y a environ 30 ans, lorsque Marjorie Sharp et ses amis se sont mis à distribuer des sandwiches à environ une demi-douzaine de sans-abri. Au fil des ans, cette initiative s’est transformée en un service communautaire assidu et autonome.
Selon Adrian King-Edwards, responsable du programme actuel, des écoles privées de Montréal ont pris en charge l’accueil et collaborent avec les bénévoles de l’église pour faire le service.
« Chaque mois », explique-t-il, « une école nous envoie de 8 à 10 parents et étudiants que nous affectons deux par deux aux tables. Agissant en tant qu’hôte, le parent s’assure que tous les invités soient servis et qu’ils conversent entre eux. Le programme est régulièrement soutenu par Mazon Canada et les écoles Lower Canada College, Centennial College et ECS (Miss Edgar’s and Miss Cramp’s School). Selwyn House est notre école championne. Carol Manning y organise des dîners bénévoles depuis des années ».
En général, les repas sont commandités par une école ou un parent, les engagements étant maintenant pris de deux à trois mois à l’avance. Il n’en coûte que 600 $ pour nourrir tous les convives, grâce à d’aimables fournisseurs et à l’économe et soigneux magasinage du chef bénévole John McLean. « Il me fait parcourir des kilomètres et des kilomètres pour obtenir la laitue la moins chère ! » dit Adrian en souriant.

Tant que j’ai de la nourriture, ils mangent
Chef à la retraite fort de 50 ans d’expérience, John dirige la cuisine tous les mois de si longue date qu’il ne se souvient plus du nombre d’années. « Je le fais depuis si longtemps », dit-il, « je ne sais pas ce que je ferais sans le programme ». Le jus et les légumes sont préparés dès le matin par Troy, le fils de John, et sa petite amie Georgia, ces derniers voyant aussi à mettre les aliments au four à temps.
Pendant qu’on prépare le repas à l’intérieur, les invités font la queue à l’extérieur pour se procurer des billets. Ces derniers sont distribués par Marjorie Sharp, qui se présente encore à tous les repas.
« Lorsqu’on a accueilli environ 140 personnes », explique-t-elle, « on ferme les places assises et on donne des boîtes à ceux qui restent ». On distribue généralement de 60 à 70 repas à emporter, mais il arrive parfois qu’on en compte jusqu’à 100.
Les invités, surtout des assistés sociaux et de nombreux sans-abri, étaient traditionnellement des hommes, mais Adrian et Marjorie ont remarqué que la proportion de femmes, d’autochtones et d’immigrants a augmenté. En fait, ils ont remarqué une augmentation globale des effectifs.
« Au cours des dernières années, le nombre de boîtes à lunch remises a doublé », dit Adrian.
Tant que les vivres perdurent, on continue à donner à manger. Le mot d’ordre de John est « Si j’ai de la nourriture, ils mangent ». Il va même nourrir les animaux de compagnie.
« Si John sert du pâté chinois », dit Marjorie, « les chiens mangent du pâté chinois comme tout le monde ».
Charité chrétienne, façon cathédrale
Nourrir qui a faim est l’une des valeurs chrétiennes les plus importantes et les plus connues. Mais les dîners mensuels de la cathédrale sont beaucoup plus qu’un simple repas. Faisant le lien entre les gens dans le besoin et ceux qui veulent aider, ils permettent aux membres de la congrégation de s’impliquer auprès de la communauté. Ils constituent une activité attrayante pour les nouveaux membres de la congrégation qui désirent faire quelque chose d’utile et d’agréable, mais qui n’exige pas trop de temps. Enfin, ils ont donné naissance à un service social indispensable et autonome.

Selon Adrian, le programme des dîners est « un des merveilleux projets qui a débuté à la cathédrale, mais qui a ensuite été repris et soutenu par d’autres. Nous pouvons maintenant concentrer nos efforts sur de nouvaux projets. Par exemple, nous planifions maintenant soutenir une famille de réfugiés ».
Les bénéficiaires des repas attestent cependant que le but initial du programme n’a pas été perdu en cours de route. « Les gars vous diront qu’ils considèrent que c’est le meilleur dîner en ville », dit Adrian.
À vous la parole
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