Les concerts de l’Oasis Musicale attirent à la cathédrale Christ Church des luminaires de la musique classique et moderne. Certains des plus grands pianistes du monde se sont exécutés à son piano. Nous jetons ici un coup d’œil sur les origines de l’instrument et parlons avec le pianiste Viktor Lazarov des joies et des défis liés à l’exécution d’œuvres sur le piano de concert Yamaha de la Cathédrale.

Qu’est-ce qui fait la différence entre un bon piano et un piano formidable? Les pianistes parlent en termes de « colorations », de nuance et de subtilité.
Bien que les pianos de facture Steinway soient actuellement les plus prisés des salles de concert, d’autres fabricants ont également produit des instruments de premier ordre. On entend même des pianistes dire qu’ils ont joué des instruments d’une marque qui présentaient les qualités attribuées à une autre. Nul doute qu’un piano de 100 000 $ produira des sons très agréables, qu’il ait été fabriqué par Bösendorfer, Yamaha ou Fazioli !
Quelle est la mesure du piano de la cathédrale Christ Church ? Où se situe-t-il sur l’échelle allant de « bon » à « formidable » ?
Le piano de la cathédrale Christ Church
Pour le savoir, Viser haut ! s’est adressé au pianiste de concert Viktor Lazarov, qui connaît bien l’instrument. « Je me produis à la cathédrale Christ Church environ deux fois par année depuis
2009 », nous dit-il. « Il y avait de 200 à 250 auditeurs à chaque récital. J’aime bien y jouer, car le public est très chaleureux et enthousiaste ».
Lorsqu’on se met à parler de l’instrument, cependant, Lazarov est poliment moins expansif. Il serait moins sophistiqué et son toucher moins sensible que celui d’autres pianos sur lesquels il s’est exécuté à Montréal. « C’est peut-être parce qu’il est vieux, mais ses touches sont instables et les possibilités d’expression qu’il offre sont restreintes, surtout si l’on veut varier entre les notes fortes et douces. »

Par analogie visuelle, si le piano de la Cathédrale était une photographie en noir et blanc, toute une gamme de tons de gris serait absente. Ceci limite le jeu de l’interprète, et c’est justement ce qui est la marque d’un grand pianiste.
Un virtuose peut tirer une bonne performance d’un piano moyen, mais les résultats seront d’autant plus bons si on met à sa disposition un instrument adapté à son talent et à sa musicalité. La cathédrale Christ Church accueille souvent des musiciens de calibre international, mais certains préfèrent ne pas jouer d’un instrument qui ne peut produire les couleurs et les nuances requises pour interpréter pleinement la richesse des œuvres. C’est pourquoi on a ajouté le remplacement du piano de concert de la cathédrale à la liste de réparations urgentes et des améliorations devant être financées par la campagne.
La nécessité, mère de l’invention
Le piano a évolué grâce aux compositeurs du 14e siècle et à leur insistance pour que soit optimisé le contrôle du volume de l’instrument et que soit élargi le champ d’expression possible pour l’interprétation de leurs œuvres. Mozart, Haydn, Beethoven et leurs contemporains ont tous mis divers instruments à l’essai et les fabricants s’adaptaient constamment afin de réaliser les sonorités recherchées. En l’espace d’à peine un siècle, les artisans du clavier ont produit en succession relativement rapide le clavicorde, l’épinette, le virginal, le clavecin, le harpsichord, et le gravicembalo. (Cliquez sur les liens pour entendre les instruments.)
Tous ces claviers peuvent nous sembler plus ou moins comparables, mais chacun présente le résultat d’ajustements apportés par les fabricants à certains des aspects techniques de leur art. Ils ont modifié tour à tour des éléments tels la hauteur des touches, le poids des marteaux, la distance entre les marteaux et les cordes, la forme du meuble et la longueur de la table d’harmonie. Il s’agissait toujours de produire un instrument offrant un meilleur contrôle sur la gamme d’expression dynamique.

Le grand mystère
Dans un article du Washington Post (Beyond the Steinway Monoculture), Anne Garee, directrice du programme de technologie du piano au College of Music de la Florida State University, affirme qu’un pianiste aura peine à quitter le banc d’un piano qui sonne bien dans tous les registres (de la note la plus basse du contrebasson à la plus haute du piccolo) et dont la sensibilité des touches permet de bien exprimer les nuances de volume, de pianissimo à sforzando et fortissimo.
Le plus grand mystère ? Même si chaque instrument est fabriqué de la même manière par les mêmes artisans avec les mêmes matériaux et outils, il n’y a pas deux pianos identiques. On ne découvre la qualité sonore et le toucher d’un instrument qu’en le jouant.
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Des fonds recueillis par la campagne majeure de financement, 180 000 $ sont affectés à la restauration de l’orgue Karl Wilhelm et au remplacement du piano de concert. Si vous souhaitez en soutenir l’achat, veuillez cliquer ici. Grand ou petit, chaque don compte !
L’Oasis Musicale présente en matinée le récital Rythme et couleurs des Balkans de Viktor Lazarov

Le 3 février prochain, Viktor Lazarov présentera, dans le cadre de la série de concerts de l’Oasis Musicale, son plus récent récital mettant en vedette des œuvres de compositeurs canadiens serbes et serbes contemporains et du début du XXe siècle.
La grande curiosité de ce jeune pianiste canadien serbe l’a amené à étudier un répertoire musical allant de la renaissance à la musique contemporaine. Médaillé d’argent et de bronze au Concours de musique du Royaume en 2017 et 2016, Viktor a aussi été lauréat d’une bourse d’études de l’OICRM (Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche) en 2017, ainsi que de la prestigieuse Bourse d’études supérieures du Canada au niveau de la maîtrise en 2014. Grâce à cette bourse, il a poursuivi une recherche sur l’interprétation des œuvres pour clavier de J.S. Bach.
Viktor s’est produit sur la scène internationale dans de nombreux festivals dont le New York City International Keyboard Institute and Festival, University of Florida International Piano Festival et Burgos Music Festival en Espagne. Ses enregistrements ont été diffusés à la radio aux États-Unis et en Serbie.
Quand : le samedi 3 février à 14 h
Où : Cathédrale Christ Church, 635, rue Ste-Catherine Ouest, Montréal
Don suggéré de 10 $.
À vous la parole
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